La Feria dans tous ses états

Le bilan des dernières férias dressé par Gabriel Bellocq est, comme on pouvait s'y attendre, des plus positifs! Habilement présenté par le chef d'agence du journal Sud- Ouest, chaque jour plus proche du château, l'article en date du samedi 18 septembre est tout à la gloire du 1er magistrat de notre ville.

Le fil rouge de ces agapes 2010 était donc de savoir si nous allions dépasser le million de visiteurs!

Pour ceux qui aiment les fêtes , qui ont la culture de la fête, cette présentation ne peut qu'effrayer et ne correspond absolument pas à la conception qu'ils se font de ce moment unique de convivialité. Nous ne pouvons pas sacrifier des décennies de tradition festive sur l'autel d'une course au record qui ne peut que tirer notre fête vers sa perte.

Les fêtes de Dax doivent conserver une taille humaine, où chacun vient profiter sans crainte. Elles doivent rester un lieu de rencontres, de retrouvailles.

Or, depuis quelques années maintenant, nous ne parlons que d'argent, sécurité (insécurité serait plus approprié), incivilité et record d'affluence.

Les Dacquois veulent-ils ça? Est-ce la place de deux compagnies de CRS (pourtant ô combien nécessaire dans la configuration actuelle)?N'est-il pas temps de se mettre autour d'une table pour penser la fête de demain? La responsabilité de tous est engagée et, je pèse mes mots, l'avenir de nos fêtes est en jeu.

Monsieur Bellocq est donc satisfait! Si on peut se réjouir avec lui sur certains aspects, tout, loin s'en faut, n'a pas été au diapason.

A commencer par les verres recyclables. A 1€ le verre, on pouvait se douter que chacun ferait très attention à ne pas le perdre. A tel point que la société chargée de les commercialiser et qui comptait sur un nombre important de pertes pour assurer son bénéfice, annonce que l'opération n'a pas été rentable. Les professionnels et les associations qui jouaient gros dans l'opération (plusieurs milliers d'euros) ont déployé des trésors d'ingéniosité pour que opération réussisse. De l'avis de beaucoup, les verres ont souvent gardé un goût malgré le nettoyage et on peut se poser des questions quant à l'hygiène à l'heure où l'usage unique, en beaucoup de domaines, est devenu la règle. Ironie de l'histoire, on pouvait s'y attendre, de véritables équipes de chasse aux verres ont "nettoyé" les rues, traquant inlassablement le moindre gobelet, source d'un profit rapide! C'est donc, en la matière, un bilan mitigé, et il faudra se poser la question du monopole des verres voulu par la municipalité, qui, dans ce type de manifestation, trouve ses limites. Mais nous touchons ici un problème idéologique et je ne suis pas sûr que la majorité socialiste laisse la liberté à chacun de gérer ses verres recyclables...question d'éducation!!!

Dans la même veine, le journal Sud-Ouest aurait pu demander au maire de faire le point sur le nombre de tee-shirt "officiels" vendus pendant les fêtes. Pour mémoire, la municipalité avait décidé de les fabriquer elle-même (au Maghreb) et de les vendre via l'office du tourisme. Un stand avait même été ouvert dans le parc des arènes. Aux dernières nouvelles, l'opération est un échec et des milliers d'exemplaires sont en magasin. A chacun son métier!

Il fallait du courage pour rejoindre le centre-ville de Dax autour du 12 au 17 août! On nous annonçait la mise en place de parkings relais et des navettes régulières. Si l'idée n'est pas mauvaise en soi, l'impréparation et la non-gratuiténon-gratuité des passages ont fait, hélas, capoter l'opération.

Faut-il parler de l'animation des ces fêtes? Avec la suppression de l'exonération des cafetiers, ces derniers avaient revu leurs animations à la baisse. Les sonos ont pris le pas sur la musique vivante, crachant des décibels sources d'excitation et de violence. C'était à prévoir, nos fêtes ne se sont pas inscrites dans une démarche de qualité. Peu de nouveaux endroits si ce n'est un redéploiement de l'existant, pas d'idée novatrice, ça ronronne!

Pourquoi changer une formule qui gagne? C'est justement dans ces moments qu'il faut se poser des questions et tenter de répondre aux attentes de ceux qui aiment la fête. Depuis deux ans, c'est Mont de Marsan qui nous donne des leçons de bon goût... Si on peut s'en réjouir pour la Préfecture, il y a, tout, de même, matière à réflexion. Gageons que Monsieur Bellocq ne s'arrêtera pas à cette première étape d'autosatisfaction!