Défaillance !

La Compagnie Thermale de Dax, société d'économie mixte (dont 60 % du capital appartient à la Ville de Dax) qui a repris à son compte le 1er janvier 2010 la gestion et l'exploitation de quatre établissements thermaux de la ville après le départ du groupe Accor, affiche aujourd'hui un déficit  d’exploitation record.

Gabriel BELLOCQ, Maire de Dax déclarait en mai 2009 dans son magasine de communication, « ….Après, la Compagnie Thermale de Dax reprendra le flambeau. D’ores et déjà, afin que l’emploi et l’activité soient maintenus, la Ville travaille d’arrache-pied pour imaginer le futur de ces établissements. Ce dossier est essentiel. »

Un an et demi après on vient de découvrir avec stupeur ce qu’il est advenu de ce dossier capital : 10 mois d’exploitation sous l’égide de Jacques PÈNE et un résultat négatif de -2,8 millions d’euros, soit une perte de quasiment 10 000 euros par jour !

Un record pour la Compagnie Thermale de Dax .

Il est pittoresque d'imaginer la réaction qu'aurait été celle de Messieurs BELLOCQ et PÈNE à l'annonce de tels résultats, s'ils avaient été dans l'opposition municipale.

Rattrapé bien vite par la réalité économique !

Ce premier bilan semble réserver des jours difficiles pour la Compagnie Thermale de Dax et l’ensemble de son personnel.

Comme l’a déclaré le Maire Gabriel BELLOCQ avec un vocabulaire choisi mais peu habituel: « …. les résultats financiers ne sont pas suffisants. Nous avons un déficit qui est structurel ….  Notre volonté, c’est qu’il y ait des choix qui soient faits rapidement afin que les dirigeants et les partenaires principaux de la CTD puissent avoir une visibilité en terme d’équilibre financier à court ou moyen terme suffisante ».

Et heureusement…serait-on tenté de dire, que 2010 marque une reprise en terme de fréquentation thermale: + 1 000 curistes soit +2,5% de janvier à septembre sur l’ensemble des établissements dacquois. Et pas loin de  +6% de curistes  supplémentaires dans les établissements de la Compagnie Thermale.

Autre élément tout aussi inquiétant mais dont on parle bien peu: le niveau d’endettement de cette Société d’Economie Mixte : 5 millions d’€ soit deux fois le niveau des capitaux propres !

Qui va désormais investir dans cette Société dont le capital devrait -devait- être augmenté ?

Deux mesures pour sortir du brouillard ou bien le densifier?

Exploitez et gérer des établissements thermaux est un métier.

Si le groupe ACCOR, l’un des leaders mondiaux de cette activité, via sa filiale Thermale de France  ne gagnait pas d’argent, il ne perdait pas non plus 3 Millions d’€ par an malgré un loyer de près de 2 Millions d’€ !

Visiblement et c’est confirmé, Jacques PÈNE n’est pas du métier ! Ni même à priori les Administrateurs de la CTD.

Pourtant, la première mesure après la découverte de ce déficit d’exploitation abyssal, n’a-t-elle pas été de renforcer les prérogatives de M PÈNE en le nommant Président Directeur Général ? Sans doute que comme M BENOIST…Mme GEY n’est-elle pas assez fiable ou compétente.

Si l’évaluation de cette nouvelle collaboratrice a été effectuée à la suite de son intervention sur France 3 Aquitaine, on comprend en effet que les élus et responsables, aient de sérieux doutes sur ces capacités à communiquer et surtout à "corriger le tir". Entre différentes onomatopées, nous avons compris que la deuxième  mesure consistait à vendre les hôtels qui marchent bien (« Le Miradour» et le «Dax Thermal») pour renflouer ceux qui marchent moins bien.

Un « acte de gestion » qui fait sourire tous les responsables économiques et chefs d’entreprises ! Beaucoup moins les contribuables dacquois.

Vendre et après ?

Le luxe et le hasard.

Spécialiste du monde hôtelier  Danièle GEY a pris les destinées des hôtels dacquois en main depuis cet été arrivant de Lille où elle dirigeait « L’Hermitage Gantois », un hôtel cinq étoiles. Elle a « amené » avec elle le chef de l’établissement, Sébastien BLANCHET pour proposer de nouvelles cartes, notamment une formule brasserie et remettre au cœur de la ville le bar et le restaurant du Splendid. D’aucun ont d’ailleurs pu déjà en juger notamment pendant la féria…

Le reportage de France 3 confirme les propos tenus à Sud Ouest le 29 juillet dernier par la nouvelle Directrice : de nouveaux investissements pour faire du "Splendid" un établissement de luxe, 5 * avec des spa et la kyrielle de services nécessaires à ce type d’établissements !

Mais avec quel argent et pour quelle clientèle ?

L'hôtel dispose de 100 chambres ! Dont 6 suites et 30 appartements… nécessitant des frais de fonctionnement très importants alors qu’il possède un taux de remplissage qui confine au dérisoire. Le vouloir –ou plus exactement le rêver – classé en 5* augmenterait encore ces frais de fonctionnement.

En guise de conclusion, rappelons que le 7 avril dernier le Conseil d’Administration de la Compagnie Thermale de Dax mettait fin au contrat du Directeur, M. William BENOIST.

Les Administrateurs lui reprochaient une gestion hasardeuse de l’entreprise. « Pour l’exercice 2010, les prévisions étaient irréalistes, elles prévoyaient une augmentation de la fréquentation générale de 10 %, ce qui, vu le contexte, n’est pas tenable et de nature à induire en erreur le conseil d’administration dans ses choix. Et notamment dans ses investissements », expliquait alors Gabriel BELLOCQ, Maire de Dax, dans le Journal Sud-Ouest.

Qui a géré de manière hasardeuse ? Qui a fait une faute ? A quel contrat faut-il mettre fin ?